Et ce n’est pas qu’une affaire de technologie!
Quel que soit leur niveau de sophistication, elles ne doivent occulter les risques inhérents au métier de chauffeur routier.
Les constructeurs ne cessent d’améliorer la sécurité des véhicules avec des systèmes électroniques d’assistance à la conduite ; les offreurs de solutions télématiques, comme Microlise apportent leur pierre à l’édifice notamment grâce aux données enregistrées en temps réel permettant d’analyser les réactions du conducteur. Les véhicules sont de plus en plus connectés et plus sûrs.
Mais quelles que soient les technologies embarquées, les dispositifs de sécurité, les solutions visant à améliorer la sécurité du conducteur, des marchandises et des autres usagers, le seul pilote à bord du véhicule reste le chauffeur.
Or ne pas prendre en compte les conditions dans lesquelles il exerce son activité et plus largement l’environnement dans lequel évolue l’entreprise qui l’emploie, les donneurs d’ordre auxquels il rend des comptes c’est ignorer une grande partie des risques professionnels avec lesquels le chauffeur routier doit composer.
Or la gestion de ces risques professionnels relève de la responsabilité du chef d’entreprise de transport. Pour l’aider dans cette démarche de prévention des risques professionnels, la Carsat Alsace-Moselle propose des dispositifs d’accompagnement simples et gratuits ainsi que des aides financières. S’appuyant sur les meilleures pratiques mises en œuvre par la profession, elle a élaboré un document de synthèse présentant les 4 risques majeurs à savoir ceux liés aux manutentions manuelles et mécaniques, aux chutes de hauteur et de plain-pied, aux risques routiers et aux risques psychosociaux.
Le 6 juillet prochain un Webinaire organisé par l’INRS (L’Institut National de Recherche et de Sécurité) sera consacré à la prévention des risques dans les secteurs du transport routier de marchandises, de la messagerie et du fret.
Pas de sécurité sans responsabilité du conducteur
Même si la responsabilité des conducteurs de poids lourds dans les accidents mortels impliquant des PL et des véhicules légers, n’est « que » de 37%. Beaucoup ont des comportements à risques, renforcés par une hygiène de vie perfectible. Les conducteurs de poids lourd sont très connectés. Lorsqu’ils sont au volant, ils ont un usage intensif des outils digitaux qui devient une source de distraction importante.
D’après une enquête de la Fondation Vinci Autoroute, qui vient de paraître, 22% des conducteurs de poids lourd ayant eu un presque accident l’année précédant l’enquête l’expliquent par un déficit de concentration, 17% mentionnent la fatigue, 9% la distraction et 7% la distraction. La cabine du poids lourd est en effet de plus en plus connectée : 83% téléphonent en conduisant avec un système Bluetooth ; 67% programment le GPS ou règlent la radio en conduisant ; 27% envoient des SMS ou surfent sur internet; 26% téléphonent sans kit mains-libres. L’objectif des chercheurs et de la Fondation VINCI Autoroutes est de mieux connaître les comportements des conducteurs pour mieux orienter les messages de prévention qui leurs sont destinés, tant pour ce qui concerne leur sécurité et celle des autres usagers sur la route, que leur santé.
Prendre en compte ces facteurs d’accidents et d’incidents, faire preuve de pédagogie dans la prévention des risques, adapter son approche aux réalités du métier n’enlève rien à la valeur apportée par les technologies, il s’agit simplement de mettre l’humain au centre de ces enjeux.
